Description
Ce livre ne raconte rien. Il laisse parler ce qui échappe.
Les poèmes y cherchent le lieu d’une parole sans maître — celle qui passe par le corps, s’y perd, s’y reforme autrement.
Entre psychanalyse et poésie, entre chute et reprise, une voix traverse l’après-coup d’une cure : elle tombe, elle rêve, elle se réécrit depuis ses trous.
Langue trouée, postcure, poétique symptomale : ici, le je s’efface pour laisser place à ce qui parle en lui.
Ce n’est pas un sujet, mais un souffle ; pas une fin, mais une frange. On y lit ce qui se tait, on y entend ce qui fuit.
Publication prochaine.
LE SEUIL ÉCRIT DÉJÀ
I. CE LIEU QUE JE SUIS QUI ME FUIT
j’aimerais pas être dans ma tête
il y a quelqu’un dans ma place
le dehors me traverse quand je parle
tout ce que je dis fuit par mes os
je m’endors dans le lieu où je tombe
II. LANGUE TROUÉE
je rêve les phrases qui me mangent
la nuit me pense avec ses dents
quelqu’un a ouvert la bouche dans mon sommeil
je m’écoute par erreur
les rêves respirent à ma place
III. L’AUTRE, DEDANS
je suis entrée par ton absence
nous sommes deux à être seule
il n’y a pas de fin à ce commencement
j’ai attendu que tu parles en moi
le silence était un souvenir de toi
IV. POÉTIQUE SYMPTOMALE
je saigne quand je pense trop fort
le mot s’est assis sur ma gorge
chaque chose que je suis m’échappe autrement
j’ai oublié pourquoi je parle
V. D’UNE FRANGE, L’AUTRE
je ne suis plus ce que je guéris
ce que je dis n’a plus peur de moi
postecure
j’habite l’écho plus que la cause
je tombe sur ce qui me parle
CE CORPS SANS PHRASE